L’héroïne et narratrice de ce texte s’appelle Mathilde. Elle aime Gabin, qui ne l’aime pas, ou pas assez. Ils se voient une fois par an, rarement davantage, dans un pays d’Asie. Et là, ils laissent durement leurs peaux se parler.
« L’amour, c'(est donne ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas », disait Lacan. Que reste-t-il, alors ? Le plaisir qui fait mal… si délicieusement. Ce n’est pas Mathilde qui prétendra le contraire.
Extrait : La chaîne à mon cou scandait notre étreinte du battement de ses breloques. Cœur, cadenas, cœur, cadenas pulsant au staccato de mon sang. Accroché à ses maillons comme aux rênes d’une jument rétive, Gabin cisaillait ma gorge. Joue contre son épaule, je capturai le pli de sa bouche répétant un mot que j’entendais à peine :
– Encore ?